On entend de plus en plus parler d’ « inbound marketing » chez les entreprises qui découvrent que le schéma de communication classique ne fonctionne pas sur le web. Mais cette stratégie marketing est bien plus qu’un ensemble de tactiques: c’est une mentalité…

Cet article a été publié sur WebmarketingCOM en Mai 2015.

Les définitions affluent de partout sur le web et beaucoup de professionnels du web se « reconvertissent. » Soudainement tout le monde fait du contenu et ils sont nombreux à sauter sur cette nouvelle tendance.

Il existe de nombreux articles sur le « comment » et le processus « inbound », notamment cet excellent article sur Webmarketing Co’m de D. Grillat, donc je ne vais pas rabâcher les définitions et le principe de cette stratégie.

Au-delà donc de cette définition, il me paraît important d’expliquer ce qui, à mon avis, fait la différence entre ceux qui voient en l’inbound marketing juste un ensemble de tactiques et ceux qui s’y retrouvent par conviction et adhèrent à la mentalité pour bâtir une culture d’entreprise et un avantage compétitif.

1- Ne devenez pas juste « votre propre média », soyez intéressants et aidez votre public

Vous avez sûrement déjà entendu l’explication selon laquelle le content marketing ou l’inbound marketing c’est « devenir son propre média et attirer des visiteurs pour les convertir en clients. » Cela n’est pas faux, mais ce n’est pas forcément un très bon résumé non plus.

Les business models des médias sont basés sur la monétisation d’audience par la publicité (surtout en ces temps où les contenus sont de moins en moins monétisables). Ceci mène beaucoup de médias à céder à la tentation des titres « Clickbait » pour pouvoir attirer un maximum de trafic et justifier des prix plus élevés pour des placements publicitaires.

Le but d’une stratégie inbound n’est pas d’attirer le maximum de visiteurs (sauf pour impressionner les patrons), mais d’attirer les bons visiteurs qui peuvent de près ou de loin faire profiter l’entreprise et son chiffre d’affaires. Pour cela, il faut que vous intégriez parfaitement les types de problèmes conscients ou subconscients et la personnalité des personnes que vous souhaitez aider (et non pas « cibler ») avec les contenus produits.

2 – En termes de contenus, la qualité doit enfin passer avant la quantité

Le contenu doit s’établir en tant que fonction stratégique dans votre entreprise (je ne peux que recommander d’assimiler les réponses de Robert Rose) en gardant en tête le parcours client et les buts de votre entreprise. Seul ce qui bénéficie ces deux facteurs pourra être soutenable à long terme.

Pour la grande majorité des entreprises, il va falloir choisir entre la production et publication fréquente d’une qualité moindre et une fréquence moins élevée pour une qualité de contenus supérieure. D’autant plus que nous savons que la capacité de concentration se réduit de plus en plus chez les consommateurs de contenus! Et pourtant beaucoup d’entreprises cherchent à « engager le client » toujours plus.

Source: Marketoonist (Tom Fishburne)

Il suffit de se souvenir systématiquement d’un principe fondamental: ce que nous avons de plus précieux dans notre vie, c’est le temps. Nous marketeurs avons tendance de vouloir garder le client le plus longtemps possible en relation avec l’entreprise. Il faut de l’engagement. Que cela soit sur les réseaux sociaux, sur le blog ou le site d’entreprise etc.

[Tweet „Arrêtons de penser et de produire des contenus pour des machines“]

Arrêtons de penser et de produire pour des machines (« votre article doit faire un minimum de 800 mots ») et commençons à mettre la « persona » – la personne que nous imaginons consommer le contenu une fois publié – au centre de la stratégie. Ce qui nous amène au point suivant.

3 – La culture d’entreprise doit être centrée sur le client

L’inbound marketing part d’une prise de conscience qu’un nouveau paradigme s’impose. La communication ne doit plus être vue comme publicité mais comme un service qui mène à une relation bénéficiaire pour les deux parties. Ceci implique un grand nombre de changements dans différents domaines des entreprises: service client, marketing stratégique, opérationnel et communication, processus internes, structure du site web etc.

Nous (les marketeurs) avons tendance à penser d’abord à l’entreprise (et à nous-mêmes!) et aux données que nous pourrons vendre aux supérieurs, plutôt que de ne prendre en considération l’expérience client de façon holistique. Un exemple vous dîtes?

Dernièrement je suis tombé sur un article d’un blog reconnu qui présentait un outil qui permet de faire baisser le taux de rebond drastiquement, cela en détournant le visiteur qui veut quitter le site sur une autre page.

Non mais sans déconner, il n’y a pas moyen d’être plus chiant… Si en tant qu’utilisateur je ne trouve pas une information et que je veux quitter le site, tout ce que cela va provoquer, c’est de la colère ou de la frustration. Pourtant le marketeur derrière cette initiative se dit « cool, mon taux de rebond est passé de 50% à 5%, c’est génial, mon chef va être content! »

4 – Les données c’est bien, le bon sens et le contact dans la vie réelle c’est mieux

« Mesurez tout ce que vous pouvez mesurer, tout en sachant que tout ne peux pas être mesuré »

Car oui effectivement, un marketeur moderne se doit de rassembler toutes les données qu’il peut rassembler pour pouvoir fonder ses décisions sur des chiffres qui font en sorte que nous comprenons mieux le client.

Par contre cette frénésie des données mène souvent à un aveuglement. Nous voyons des causalités où nous voulons en voir et oublions de prendre du recul. Il m’est arrivé de passer plusieurs jours à analyser des données alors que cinq conversations avec le segment visé auraient suffi…

Les stratégies d’inbound marketing ont tendance à attribuer trop de valeur aux données quantitatives et trop peu aux données qualitatives. L’inbound marketing est autant art que science.

[Tweet „Mesurez tout ce que vous pouvez mesurer, tout en sachant que tout ne peux pas être mesuré“]

L’inbound marketing, ce n’est pas compliqué

Arrêtez de suivre les conseils de pseudo-gourus (ou ninjas) pour « booster votre trafic » et pensez systématiquement à la personne à laquelle vous vous adressez. Arrêtez d’écrire des articles de « minimum 800 mots » et aidez le consommateur rapidement tout en voyant comment ceci peut bénéficier votre entreprise. Soyez sociaux, appréciez les échanges autour de vos contenus et ceux des autres.

L’inbound marketing, c’est une communication moderne, c’est communiquer comme nous le souhaiterions si nous étions la « cible. »

Article publié sur WebmarketingCOM en Mai 2015

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